Le Jour J raconté à ma fille

Chère Gemme,

Voici maintenant  17 mois que tu as bouleversé notre petite vie tranquille de jeune couple. Un bouleversement émotionnel, une tornade de sentiment. Tu es maintenant ce que l’on a de plus précieux, notre bijou. Je me souviens avoir dit à ton papa en préparant mes affaires en vue de la sortie de la maternité « J’ai découvert une nouvelle façon d’aimer, je t’aime avec ma tête et mes pensées mais Jade je l’aime avec mon ventre et mes tripes ».

Mais plutôt que d’étaler et faire dégouliner mon amour pour toi sur le clavier de l’ordinateur, je vais te raconter les dernières semaines et heures qui ont précédé ta venue… Avant de commencer, avec du recul, j’aurais dû faire la sieste quand tu n’étais pas encore là… comme on me l’avait conseillé, ça c’est dit !

Le Flash-back commence au 5ème mois de grossesse lorsque j’ai commencé à être suivi dans la clinique Natécia que nous avons choisi pour accoucher. Et quand je dis « on a choisi pour accoucher » c’est plutôt « pour mon accouchement et ta venue », parce que papa,il ne va pas faire grand chose le jour J, je vais t’expliquer, bouge pas !

C’est Didier (ndlr : Didier DESCHAMPS, oui c’est comme ça que je le surnomme, un petit air de ressemblance que moi seul peut voir, c’est étrange…) , un charmant médecin à la voix fragile et l’air timide, que je vois tous les mois. Dès le départ il a jugé que tu allais être un « beau bébé ». Mais attention, détrompe toi, « Beau bébé » pour les médecins ne veut pas dire « jolie petite louloute à bouclettes blondes, aux grands yeux rieurs, un sourire en coin et des petites fossettes » non non non non non… « Beau bébé » pour eux veut dire « gros bébé avoisinant les 4kg que tu vas avoir du mal à sortir… ». Il estime d’ailleurs que tu vas faire environ 3kg600 et que tu es grande avec une avance de 2 semaines sur les « normes ».  Papa était lui aussi un « beau bébé »… un « beau bébé » de 4500g et 56cm à la naissance, je t’avoue que cette nouvelle ne m’a pas forcément enchantée.  Si tu pouvais faire attention à ta ligne juste avant les fêtes (le terme étant prévu le 6 novembre 2015), Merci ! …

Mais tu vas bien, tu te développes bien et c’est bien là l’essentiel.

Le 8 octobre 2015, rendez-vous du 9ème mois, Didier, voyant que tu étais encore très haute dans mon ventre DONC pas du tout prête à sortir de cet endroit douillet,  m’a conseillé de « marcher, marcher, marcher »… Non je le refait « MARCHER ! MARCHER ! MARCHER ! Et bien 1 heure par jour ! »… Oui Didier, je vais aller marcher… Apparemment marcher va t’aider à descendre dans mon bassin et déclencher le travail (Ah bon, se vautrer dans le canapé en enchaînant « la maison des maternelles », « Echappées belles » et tous les téléfilms des chaines du câble ne fonctionne pas ?).

Mais ce n’est pas rien, je prends ce conseil avec sérieux car je t’avoue que j’ai une grande crainte, une peur qui me hante en voyant la date du terme arrivée : la césarienne. Essayant de me faire à cette éventualité, je ne peux m’empêcher de penser à quel point j’aimerai te mettre au monde naturellement et offrir à ton papa la possibilité de couper symboliquement le cordon qui nous lie.

Alors c’est décidé, je vais mettre toutes les chances de mon côté pour te faire descendre et déclencher le travail naturellement. Avec papa, nous marchons 1h par jour sur le bord du canal et dans les rues pavillonnaires de Décines, je vais 2 fois par semaine à l’aquagym, je fais 1h de ballon tous les soirs ET je suis assidûment les cours de préparation à l’accouchement… Mais nous voilà arrivé le 23 octobre,  dernier rendez-vous avec Didier, et tu n’as pas bougé… Il me dit même « Il me semble qu’elle est remontée depuis la dernière fois » avant d’ajouter « J’avais dit combien pour le poids ? 3k600 ? Ahah elle fait déjà plus à mon avis »… C’est censé être drôle ? Rassure moi… il reste 14 jours avant le terme, tu as fini de grossir pas vrai ?

Je ne t’explique pas l’anxiété dans laquelle je sors de ce rendez-vous… papa essaie bien de me rassurer en me disant délicatement « Tu vas accoucher naturellement, je vais couper le cordon, je t’assure fais-moi confiance tout se passera bien, tu es à 15 jours de la date prévue… », « 14 pas 15 ! 14 !! » j’ai crié !!!! comme si ça avait de l’importance…

A cette anxiété palpable s’ajoute les « paris » autour de la date de ta naissance ou bien encore de ton poids. « Elle va naître le jour de l’anniversaire de Jean… de Raphael… de son papa… non le jour de la pleine lune ou bien 3 jours avant ou 3 jours après » c’est à dire le 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31 octobre… ou le 2 novembre pour l’anniversaire de papa… et chaque fois que la date était passée j’avais le droit à quelques sms « toujours pas là ?! » … « Si si tu penses bien, j’ai accouché mais on cache la nouvelle, elle est vilaine ! »

A fleur de peau…

Sans que je ne demande rien à personne, famille, amis et autres ont décidé de me faire accoucher avant terme (Le 6 je le rappelle, il est le 6 le terme !) y allant de leurs conseils plus farfelus les uns que les autres. Car oui, je ne le savais pas, mais 15 jours avant d’accoucher tout le monde devient médecin ! Ou Gourou-Cuisinier-Marabouteur je ne sais pas ! Hésitante sur des conseils complètement fous et en dehors de toute logique, ma recherche favorite sur internet est « astuces pour déclencher naturellement l’accouchement »… merci Google… Je vais donc te faire un petit florilège de tout ce que j’ai testé ou pas et celles qui ont marché ou pas…

  • «L’ananas ou des dattes, comme tu veux, tu devrais en manger, ça aide à dilater le col » m’a dit la prothésiste ongulaire. Aimant l’ananas je me suis lancée…  2 gros ananas coupés par mamie Isa et quelques remontées acides atroces plus tard, j’ai du me rendre à l’évidence… il faut que j’achète des dattes ! Non je déconne, ça ne fonctionne pas.
  • «Manger épicé » ce fameux conseil d’une collègue… Sortant tout juste de l’épisode « Ananastique », je n’ai pas jugé bon de retenter une expérience culinaire…
  • «L’huile de ricin » évoqué par une maman en cours de préparation à l’accouchement auquel la sage-femme a répondu « apparemment ça ne marche pas puisque vous êtes là »… pas faux ! :/ … Je n’ai donc pas testé non plus.
  • «Le ballon !! », faites du ballon tous les jours au moins 1h m’a dit la sage-femme… cela pourrait t’aider à adopter la bonne position vers la sortie et dilater le col plus vite… Alors papa m’a acheté un super ballon gris argenté que je ne lâche plus et sur lequel je fais des petits 8 avec le bassin… mais ça fait déjà 1 mois que je fais des 8 ! Pas trop le tournis la dedans ?!? Cela aura au moins eu le mérite de me faire passer le temps à la maison, de soulager mon dos et faire un bon cale-pied à papa devant la télé !
  • «Faire l’amour », un déclenchement à l’italienne comme me l’a conseillé une collègue, et c’est papa qui est content de ce conseil ! Mais comme dit notre ami Lionel « Faire entrer un truc pour en faire sortir un autre je n’y crois qu’à moitié »… Si tu comprends pas, demande ce qu’à voulu dire tonton Lionel à papa… moi je sais pas.
  • «Prendre la voiture avec des ralentisseurs et des nids de poule », le conseil d’une cousine de papa… j’ai dis non… aucune volonté parfois… et puis avec notre gros 4×4 (craneuse ! ndlr : elle ment, c’est un faux 4×4) on ne sent plus les ralentisseurs même à 50 (hein mon chéri ! ndlr : Il répète « tu sais le prix que ça coûte des amortisseurs ?! » )
  • «Faire le ménage et les vitres  » conseil donné par… environ toutes les femmes de mon entourage. J’adore faire le ménage et les vitres c’est bien connu… mais j’ai quand même essayé. Après coup je me demande si papa ne les a pas payé pour me donner ce conseil… 😉
  • «L’ostéopathe », c’est Didier (enfin un médecin ^^) qui m’avait conseillé d’aller voir un ostéopathe lorsque je me suis bloquée le dos le 8 octobre (en descendant d’un trottoir pour te mettre dans le contexte et me situer sur l’échelle de la loose) et bizarrement juste après le rendez-vous j’ai eu des contractions.  TEMPS MORT, PAUSE dans le récit, petite parenthèse, je ne peux pas me passer de te raconter CE MOMENT où ton SUPER papa pensant que j’avais un « simple mal de dos » s’est impatienté devant mon incapacité à  gérer la douleur ! __Début de la parenthèse : Un vendredi soir après la séance chez l’ostéopathe, nous sommes allés à une crêpe party chez mamie Nathalie. Durant la soirée j’ai ressenti de vives douleurs dans le dos… A 20h, les larmes au bord des yeux, nous abrégeons la soirée pour rentrer à la maison. 3h du matin, toujours aussi mal !! Des douleurs comme des poignards qui me traversent de part en part, je ne supporte plus !  Papa s’impatiente, s’énerve (tu comprends ça le réveille), me demande d’arrêter de crier, me dit « Mais qu’est ce que ça va être le jour où tu auras des contractions si avec un mal de dos tu pleurs comme ça ! » et fini par m’emmener épuisé (le pauvre !) à Natécia pour un contrôle. Arrivée là-bas, je suis prise en charge par une sage-femme que nous avions déjà rencontrée auparavant et me posant le monitoring pour écouter ton cœur me dit « mais vous avez des contractions… ». En fait… depuis 20h,  soit depuis 8h (!!) j’avais des contractions toutes les 3 min… papa… tu es le maillon faible, au-revoir ^^ Malheureusement c’était un faux travail, des contractions qui servent UNIQUEMENT de répétition générale mais qui n’ont aucun effet sur le col… dommage ! Fin de la parenthèse__ Ayant quand même eu un résultat (faux travail mais travail quand même), j’ai retenté l’expérience de l’ostéopathe le 30 octobre. Malheureusement l’ostéopathe m’a dit que j’étais trop fatiguée, qu’il fallait que j’arrête de marcher et que je me détende plutôt afin de retrouver de l’énergie pour ta venue. Elle m’a dit que si la séance était bénéfique, le déclenchement se produirait dans les prochaines 48h…Le week-end suivant demeura extrêmement calme sans la moindre contraction… je m’attendais à affronter une tempête dans une mer déchaînée avec des creux de 20 mètres et des vents violents de 180 km/h à bord de mon radeau… finalement je suis en position lotus sur mon paddle en plein milieu d’un lac…NADA
  • «Faire de l’acuponcture » conseil de l’ostéopathe en cas d’échec de sa séance (0_0 j’aurai dû voir le piège ^^). Ainsi dès le lundi suivant la séance d’ostéopathe j’ai appelé une sage-femme (la sage-femme qui a accouché ma maman de moi à la clinique si c’est pas trop fort ^^) pour prendre un rendez-vous. Le 4 novembre 2015 me voici au Val d’Ouest pour une séance d’acupuncture. Une aiguille vers les pieds, une dans le dos, une sur le ventre, une sur les mains, une sur le front… une baisse de tension plus tard la sage-femme est pessimiste « Vous avez un niveau d’énergie trop bas, un col long tonic et fermé, c’est pas demain la veille que vous allez accouchez, il faut vous reposer » et pourtant…

Et pourtant le jeudi 5 novembre en me levant…

8h30, après une bonne nuit de sommeil, la stupeur… je sens du liquide couler entre mes jambes. Première réaction :  « La honte !!! Oh la boulet !! Ohlala mais qu’est ce que c’est ! Elle est tellement grosse qu’elle se sent plus ! Non mais j’y crois pas ! » Et je file à la douche… mais en sortant cela recommence, puis recommence encore. J’appelle donc ton papa pour lui dire de garder son téléphone prêt de lui car sauf erreur de ma part « je perds les eaux » hein :/ puis j’appelle la clinique. Le maïeuticien au téléphone me dit que je suis certainement en train de perdre les eaux (sans blague !) et que je dois venir tout de suite à la clinique.

Finalement ton arrivée approche !!! (Danse de la joie hihi !) Je réunis les dernières affaires pour compléter celles que nous avons déjà préparées et mises dans le coffre de la voiture. Papa n’oublie pas de me dire de mettre une serviette sur le siège de la voiture afin de ne pas tacher le tissu (merci papa).

9h30 me voici donc partie en direction de la maternité, seule, en conduisant mon faux 4×4… sereine. Oui, bizarrement je ne suis pas anxieuse mais plutôt apaisée de savoir que bientôt je vais faire ta connaissance.

Arrivée à la maternité, je ne trouve pas de place dans la rue et après avoir tourné 3 fois autour de la clinique et perdu bien 500mL de flotte, j’ai pris la décision de me garer comme une… femme enceinte sur le point d’accoucher, en travers, sur un trottoir à 400m de la maternité ! 400m… mais ce trajet à pied m’a paru long… mais long… à avancer à pas de fournis les jambes serrées pour éviter de m’en foutre plein les chaussettes ! Oui oui c’est à ce point ! Un monsieur, légèrement stressé, qui pensait que j’allais certainement accouché dans la rue vu ma démarche, m’a même accompagné jusqu’à l’entrée des urgences.

10h00, arrivée à bon port. Trempée ! Le maïeuticien me demande de m’allonger sur une table d’examen et me dis « on va faire l’examen juste pour qu’il soit fait mais il n’y a pas de doute vous perdez les eaux » (merci de lever ce doute qui planait…^^). J’ai un col court et ouvert à 1, j’envoie dans la foulée un message à la sage-femme qui a effectué la séance d’acupuncture afin de la remercier et l’informer que finalement la séance à portée ses fruits. Je préviens aussi papa que je suis bien en train de perdre les eaux mais le rassure… « Ne te presse pas, le travail n’a pas commencé, cela peut être long »

15h00, arrivée de papa… Ah oui je l’ai bien rassuré quoi ! Serein il a bossé toute la matinée,  fait quelques courses et mangé avec sa sœur… Mais il n’a rien loupé, déjà 5h que je suis arrivée mais le travail n’a toujours pas commencé. Une sage-femme m’indique qu’ils vont laisser faire la nature pendant 12h et que si passé ces 12h les contractions n’ont pas débutées ils m’aideraient en injectant de la prostaglandine ou de l’ocytocine… Mouai, ça m’emballe pas trop ! J’espère ne pas en avoir besoin.. Je ne sais pas pourquoi, mais à partir de ce moment là j’ai commencé à me répéter une phrase dans ma tête, une phrase que je vais me répéter tout au long du travail et de l’accouchement « On peut le faire, je me fais confiance, je fais confiance à mon corps et je te fais confiance Jade ». Je crois que cette phrase m’a beaucoup aidé !

17h00 les contractions débutent (Youhou !!!! 2ème danse de la joie) tout à fait supportables ! Facile ! Je ne sais pas pourquoi on entend autant de choses ignobles sur les contractions ! (A l’aise !!! Je gère ! Tu as vu chéri, je fais la respiration fffffffffffffff doucement on expire à fond ffffffff je gère grave ! C’est trop facile !) Puis la visite de Didier m’a légèrement remise à ma place, car me voyant toute pimpante a faire ffffffffffff m’a dit « Bon ce n’est pour tout de suite, vous avez pas assez mal….» Ah…Rassurant… mais tellement vrai !

18h00 les contractions s’intensifient, papa essai de me rappeler les exercices de respiration que nous avons appris aux cours de préparations à l’accouchement (ceux là même que je faisais en me la pétant 60 min plus tôt ! Ces fichus exercices de respirations à souffler sur la bougie que j’ai envie de casser en deux !)…  mais les douleurs sont vives de plus en plus vives, certaines contractions deviennent très vite ingérables. Je suis en salle de « pré-travail » bien équipée, je fais du ballon, je marche, je prends une douche, je fais du ballon, je remarche, je crie, je souffle, je marche, je refais du ballon puis je combine tout ! Je tente, j’ai mal ! Je fais du ballon sous la douche chaude en soufflant sur une cette fichue bougie imaginaire mais rien n’y fait ! La sage-femme me rassure en me disant que lorsque la poche des eaux est fissurée les contractions sont très douloureuses, bien plus que si elle ne l’était pas en pré-travail… C’est rassurant ça ? Non là où elle me rassure c’est que que les contractions sont efficaces ! Je ne souffre pas pour rien !

19h00 mon col est ouvert à 3 (3h, 3 cm), le travail suit son cours et on me propose même la péridurale… Non. « Je vais tenir au maximum et demanderai la péridurale le plus tard qu’il me sera possible, car j’ai besoin de passer par cette étape pour être maman ». Non je déconne !!!!!!! Piquez moi !!! Finalement 3h de contractions aura eu raison de mes convictions et à 20h, après 4h de contraction, col ouvert à 4, c’est soulagée que je pars en salle d’accouchement pour avoir la péridurale (3ème danse de la joie).

La péridurale…ce petit miracle… lorsque l’on a aussi mal et que l’on nous propose la péridurale, c’est comme noël… l’euphorie du moment. Mais une fois assise sur la table de la salle d’accouchement à tenter tant bien que mal à faire le dos rond (le dos rond pour une femme enceinte c’est guère plus que poser son ventre sur ces genoux… voilà), à attendre l’anesthésiste… et bien ça fout la trouille !  Mille questions dans ma tête… est ce que je vais avoir mal ? Est-ce qu’elle sera bien posée ? Est-ce qu’elle va fonctionner ?  (Aaaaaaaaaaïe contraction j’ai mal je veux la péridurale)…  mais et si on me loupe ? Est-ce que je vais avoir des séquelles ? Elle fait quelle taille déjà l’aiguille ? Et si j’éternue au même moment ? (Oui quand je suis anxieuse je peux me poser des questions cons…) Finalement mise à part le faite que l’anesthésiste était aimable comme une porte de prison et qu’il a eu la fabuleuse idée de me piquer en pleine contraction (mais apparemment ça se fait !) en me demandant de ne pas bouger (c’est bien un mec)… et bien ce fut une étape pas si traumatisante que cela !  Et ! Quel soulagement ! 15 min plus tard plus aucune douleur !! Je demande d’ailleurs même à la sage-femme de réduire la péridurale car je ne sens pratiquement plus mes jambes et je me demande comment je vais faire pour pousser quand il sera temps de le faire !

20h30, je suis tellement soulagée des douleurs que papa s’autorise une pause Kebab et j’en profite pour envoyer à ton parrain Cédric et mes copines un selfie sur la table d’accouchement en attendant le début des réjouissances !

21h00, col ouvert à 5 ;

22h00 à 6

23h00 à 7 papa s’endort…

00h00 à 8 maman s’endort..

01h00 à 9 papa dort toujours, et je me rendors…

2h00 du matin ce vendredi 6 novembre je suis ouverte à 10… c’est maintenant le moment que tu t’engages dans le bassin avant que l’on me demande de pousser. Ce travail s’est bien passé grâce à l’équipe médicale qui nous a suivi : une sage-femme attentionnée et une étudiante un peu maladroite.

2h40, la sage-femme réveille papa et lui dit « c’est le moment d’être papa »… Ah… la tête dans le brouillard, ton papa ouvre les yeux mais ne connecte pas de suite ses neurones et dit à la sage-femme « Je vais allé prendre l’air »… (? Whaaaaaaaat ?) « Non mais monsieur c’est le moment, c’est maintenant, on vous laisse 3 min ! »

Non mais sans blague, Je suis à la clinique depuis 10h du matin, sur la table d’accouchement depuis maintenant 6 heures et dans cet espace de 16 heures c’est maintenant que tu veux prendre l’air ? ^^

Ton papa revenu, je me reconcentre et réunis toutes mes forces.

2h45 on me demande de pousser pour la première fois. Après quelques hésitations je comprends vite comment pousser et me concentre à nouveau. La sage-femme me félicite et me dis que je pousse très bien, que l’on voit déjà la tête ! En revanche, je vois bien qu’il y a un malaise et je regarde sans cesse le monitoring qui surveille ton petit cœur. A chaque contraction ton cœur s’affaiblie… il faut faire un peu plus vite. Je panique dans un premier temps mais très vite le gynécologue, Non ce n’était pas Didier qui est rentré se coucher après 24 h de garde…, me dit « Vous, vous poussez, nous on s’occupe du reste». Cette phrase m’a permis de faire la part des choses et de me concentrer sur l’essentiel. A partir de ce moment-là, tout autour de moi a disparu et n’ai fait que pousser me répétant « On peut le faire, je me fais confiance, je fais confiance à mon corps et je te fais confiance Jade ».

Quelques instants plus tard, à 3h04, j’entends le docteur me dire « Tendez les bras pour la récupérer » et te voilà… Comme toujours un peu inquiète et te voyant toute violette je demande un peu affolée « mais qu’est-ce qu’elle a ? » et ton papa me répondre avec un avec un grand sourire et les yeux humides « Elle est née »…  Je ne saurai décrire ce sentiment qui m’envahi. Un mélange de fierté, de soulagement, d’amour… un trop plein d’émotions, je te trouve tellement belle…

Papa est ému, je le suis davantage et nous réalisons à peine que ce petit être dont nous n’arrêtions pas d’imaginer pendant ces 9 mois est dans nos bras… tu fais 3950g, un « beau bébé » et pourtant je te trouve si petite et si fragile… je viens de découvrir une nouvelle forme d’amour à la minute où tu as poussé ton premier cri et je t’en remercierai jamais assez. Nous avons affronté toutes les deux cette grande étape qu’est l’accouchement et nous l’avons franchi avec brio.

Ce jour où j’ai eu confiance en moi,  ce jour où je suis devenue maman.

Avec tendresse…

Maman

8 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. anais dit :

    juste magnifique ton récit me fait pleurer !!! y a rien de plus magique qu’un accouchement qui se passe bien…. cet rencontre la plus magique de nos vies!!! ta fille adorera lire ça . je crois que je serais prête un faire un 3ème juste pour cette rencontre,cette seconde si magique ou ta vie bascule dans un amour plus qu’indescriptible!!! j’adore t’es recits !!!! continue à écrire comme ça^^

    Aimé par 1 personne

    1. MarineLyon dit :

      Merci Anais ! C’est tellement plaisant d’avoir des retours aussi positif. J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire cet article, replonger dans cette journée c’était un mélange d’émotions assez sympa ^^ aie aie Nostalgie ^^ plein de bisous !

      J’aime

  2. Tiphaine dit :

    Je te remercie pour ce délicieux récit, qui m’a fait beaucoup rire (nerveusement je crois ! Plus que quelques semaines avant l’accouchement 😳 ) et pleurer (de bonheur) ! Aah ces hormones …

    Aimé par 1 personne

    1. MarineLyon dit :

      😊😊 tellement ravie de voir ce genre de retour ^^ les dernières semaines restent les plus longues, on est tellement impatiente de rencontrer ce petit être que nous avons imaginé durant 9 mois 😍😍

      J’aime

  3. malaga dit :

    Magnifique article!! J’ai pleuré tout le long! C’est un super souvenir que tu laisses à Jade ! 🙂

    Aimé par 1 personne

    1. MarineLyon dit :

      Merci ! Effectivement je pense que Jade sera ravie de lire ce récit dans quelques années et j’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire ❤️

      J’aime

  4. Estelle dit :

    Cette lettre est merveilleuse, j’ai adoré la lire, non pas que je me sois reconnue, car moi au contraire, j’étais tellement terrorisée que je ne voulais pas accoucher ! C’est un magnifique cadeau que tu fais à ta fille. Un plaisir de te lire, comme sur Insta !

    Aimé par 1 personne

    1. MojitoAndMilk dit :

      Merci… tellement. Je suis touchée, l’accouchement est un moment si particulier, si intime et à la fois partagé avec tant d’inconnus. L’écrire m’a permis de me l’approprier davantage ♥️

      J’aime

Laisser un commentaire